Ce 8 mai 2025, la traditionnelle messe célébrant l’Armistice de la guerre 1940-1945, et, de manière plus générale, la recherche de la paix, a été présidée par le curé de Theux, l’abbé Jean-Marc Ista, à l’église Saint-Lambert de La Reid. La chorale était dirigée par Iwan Delhez.
M. le Curé a, dans son homélie, commenté l’actualité sur base du texte de l’évangile de saint Matthieu qu’il avait choisi pour la circonstance, extrait du chapitre 25 : « Ce que vous avez fait aux plus petits d’entre les miens, c’est à Moi que vous l’avez fait ».

De nombreux porte-drapeaux, accompagnés par une représentation des autorités communales et militaires, ont, au début de la messe, écouté une présentation faite par Jean-Pierre Eisenhuth, président de la Section franchimontoise de la FNC, Fédération nationale des Combattants, se terminant sur un vibrant
« Vive le Roi ! Vive la Belgique ! »

En voici le texte :
Mesdames, Messieurs, en vos titres, grades et qualités,
Chers Enfants,
Je vous remercie chaleureusement d’être avec nous ce matin, car nous commémorons un événement marquant de l’histoire de l’humanité, peut-être le plus marquant, la fin de la Seconde Guerre mondiale, par la capitulation de l’Allemagne le 8 mai 1945. La date varie quelque peu selon que l’on se place d’un point de vue ou de l’autre. Les Russes célébreront cette capitulation demain.
Retour de l’Europe libre, en paix, avec des démocraties qui se relèvent.
Ces moments vécus par nos pères, nos mères, nos grands-pères et nos grands-mères, nous ne pouvons les oublier, nous ne devons pas les oublier, car ils sont le « ferment » qui fait grandir la Paix.
Je me suis souvent demandé ce que pensaient ces hommes et ses femmes au moment où ils vivaient ces souffrances qui leur étaient imposées !
Que pensaient-ils ? Ce soldat mortellement blessé agonisant dans un fossé devant Eben-Emael pris par quatre parachutistes allemands ; ce soldat de Tancrémont emmené à pied sur les routes d’Allemagne vers ce stalag où il va survivre quatre longues années ; ce curé enfermé avec ses ouailles dans un cachot de Dachau pour avoir refusé de livrer juifs, résistants, pilotes, qui se cachaient. Cette femme épuisée poussant son landau rempli des maigres biens et portant ses deux enfants le long des routes de France.
Je suis certain d’une chose, ils devaient tous penser à leur famille, aux autres… Pas à eux !
Et en ce mois de juillet 1945, liesse dans la Commune, Raymond, Jules, Marcel et presque tous les autres rentrent des camps. On a décoré leur maison. Les enfants des écoles sont rassemblés en cortège pour chanter. On a mis des fleurs dans leurs cheveux. Des charrettes attendent nos héros pour les reconduire chez eux dans des cortèges souriants. La fête dans tous nos villages est la même : fanfare, flonflons et discours. J’ai vu les images filmées ce jour-là… Les visages, bien que souriants, semblent ailleurs. Que pensent-ils ?
… Comment avons-nous pu laisser faire cela ? Comment en est-on arrivé là ?
Que penseraient-ils de nous aujourd’hui ? Nous qui laissons monter les extrêmes dans des « -ismes » de plus en plus présents et les tragédies se reproduisent…
L’Ukraine et la Russie, La Palestine et Israël et maintenant l’Inde et le Pakistan qui se sentent obligés de faire pareil. Et n’allons pas aussi loin, il suffit de voir ce que devient un match de foot Brugge–Anderlecht !
Parce qu’au bout de chaque extrême…-isme, se trouve un homme… qui parle, … Que l’on écoute et que l’on n’arrête pas ! Pire, on se met à le suivre, voire à le précéder pour lui plaire !
Ce sont nos faiblesses humaines qui nous replient sur nous-mêmes. Nous devons nous souvenir pour que, chaque jour, nous puissions nous opposer à tout ce qui empêche les hommes de vivre ensemble dans la Paix.
Cela me fait drôle de vous dire cela, mais c’est la Clé : paix aux hommes de bonne volonté ! À nous d’être de bonne volonté !
Vive le Roi !
Vive la Belgique !
♠♠♠♠♠
À la fin de la messe, la Brabançonne a été chantée par tous les participants.
Une haie d’honneur des porte-drapeaux s’est formée devant l’église avant de partir vers le monument aux morts (et aux déportés), où une gerbe a été déposée par nos échevins Christiane et Pierre.
Là encore, après la sonnerie Aux Champs, une sonore Brabançonne chantée par les assistants a résonné -au centre du village cette fois.